Nox-Faile, petit corbac cherche congénères

Bonta, au environs de la milice de la cité. Un vieux xelor regardait passer les jeunes gens, sans que ceux-ci ne fassent plus attention à lui, lui qui avait connu tant de choses et découvert tant de lieux ne parvenait plus à attirer assez l'attention pour conter son histoire, malgré les éclairs qui crépitaient encore de temps en temps autour de lui. Mais ils étaient de plus en plus nombreux à posséder cette aura. A croire que tous en avait oublié son sens premier.
Jusqu'au jour, où il aperçut une jeune osamodas qui observait comme apeurée les gens autour d'elle, son hésitation visible n'en restait pas moins touchante. Il rouvrit péniblement les yeux pour l'observer.

« Pssstiiit, toi là, viens par ici. »
« Moi ? »
« Oui, toi ! Approche, j'aimerais te raconter une histoire. »
« D'accord »
« Connais-tu la légende du dragonnet ?
La jeune osamadas regarda le jeune qui l'accompagnait depuis peu, et se rendit compte qu'elle ne savait presque rien de lui.
« La connaissez-vous, sire ? »
« Comme tu dois surement le savoir, il y avait en ce monde, il y a fort fort longtemps de puissantes créatures, les dragons. Ceux-ci créèrent les dofus, de mystérieux œufs aux fantastiques pouvoirs, qu'ils décidèrent de confier, suite à quelques conflits avec les aventuriers, à de terribles monstres, que tu connais surement : le Dragon Cochon, le Dark Vlad, le Skeunk, le Wa Wabbit, le Minotoror, et le Crocabulia.

Le dragonnet qui n'était en fait qu'un petit dragon décida à l'aune de ses ainés de créer lui aussi son propre oeuf de dofus. C'est ainsi qu'il essaya, essaya encore et toujours mais sans succès. Il finit par en conclure qu'il ne possédait pas assez de puissance pour pouvoir le créer. Il se mit donc à la recherche de conseils de par le monde des onzes, car à cette époque, il n'y avait qu'onze divinités.

Il parcourut les vastes plaines des kanigrous, ces derniers le dirigèrent vers les chafers du cimetière de bonta, mais il n'apprit rien là-bas de ces idiots de tas d'os ni des cris moqueurs des corbacs qui surveillaient les aventuriers depuis les arbres à côté du donjon de leur maître. Il ne prit pas la peine d'interroger les blops qui bloppaient en groupe toutes la journée. N'ayant pas aimé leur contact visqueux sur ses écailles quand il les avait combattu parce que l'un de leurs minis lui avait bullé dessus. Il se contenta de dépouiller les bouftous de leur cuir afin de se faire un petit mouchoir pour astiquer ses écailles l'hiver venu.

Les insectes et plantes ne réussirent même pas à attirer son attention en le piquant. Il obtint néanmoins d'un craqueboule, que les cavaliers porkass pourraient peut-être lui indiquer quelqu'un possédant des connaissances. Le dragonnet parcourut donc les plaines des porkass, cherchant un cavalier qui pourrait le mettre sur la bonne voie. L'un d'eux finit par lui dire d'aller voir les bwork mage dans leur vallée. Aussitôt le dragonnet se mit en route. Il fallut plusieurs combats pour que les bwork comprennent qui commandait mais ils finirent par le mener à leurs mages.

Ceux-ci se concertèrent pendant de longues heures et se mirent à parler les uns à la suite des autres. (une traduction existe en invisible pour les non utilisateurs du langages bwork)
« Y'oré... » « Il existerait... »
« ...1 mob... » « ...Une créature... »
« ...ki pouré... » « ...Qui pourrait... »
« ...konvnir... » « ...Vous convenir... »
« ...L se trouv... » « ...Elle se trouve... »
« ...Avc lé drageuf... » « ...En compagnie des dragoeufs... »
« ..Ke ta kète ... » « ...Que ta quête... »
« ...Est bonn... » « ...Soit fructueuse... »

Le dragonnet les quitta avant de devoir les étriper pour leur langage exécrable. Il commença son voyage vers la presqu'île des dragoeufs. En chemin, il croisa des abraknides qui essayèrent de le persuader que les araknés c'était le bien et qu'il se devait d'en adopter une. Quelques heures plus tard, il aperçut enfin les premiers scarafeuilles, signe qu'il arrivait en vue du sanctuaire des dragoeufs.
Ceux-ci semblèrent admettre que le dragonnet puissent être un de leur congénère, ainsi le laissèrent-ils passer sans trop de soucis. On lui indiqua qu'il pourrait poser sa question au conseil des dragoeufs qui se réunissaient en ce moment au fin fond du sanctuaire. Les dragoss n'étaient pas comme leurs presque-placides-cousins, ils attaquèrent le dragonnet mais celui-ci parvint à leur démontrer qu'il était le plus fort.

On accédait à la salle secrète du conseil des dragoeufs en passant par une arche, s'ensuivait ensuite une série de combat qui déterminait si le visiteur était suffisamment fort pour avoir l'honneur d'apercevoir le conseil. Le dragonnet qui ne voulait pas combattre, suivit discrètement un groupe d'aventuriers qui lui ouvrit le chemin. Le Crocabulia fut enfin devint lui, le dragonnet crut un moment qu'il possédait le pouvoir de créer un dofus mais quelque chose dans l'aura du monstre, et le fait qu'il était déjà gardien d'un dofus laissa présager au dragonnet que celui-ci n'était pas le bon monstre.

Le dragonnet quitta finalement la presqu'île, en finissant par douter de ne jamais trouver ce qu'il cherchait. Il se retourna une dernière fois sur le pont, et aperçut soudain un petit tofu qui s'approcha de lui en voletant.
Le tofu se mit à voleter autour de la tête du dragonnet. Celui-ci essaya de le mordre avant de peut-être comprendre que le tofu souhaitait l'aider dans sa quête. Il décida de le suivre et le petit oiseau jaune se mit en route.
Ils parcoururent du sud au nord la contrée d'amakma et finirent par arriver en vue de la cité des aventuriers. Le dragonnet l'avait toujours évité trop de monde qui parlaient l'horrible langage des bwork. Mais le tofu persévéra et ils finirent par se rendre au sud des environs de la cité, dans un étrange cimetière envahi par des sombres flaques noires. Un iop les parcourait en tout sens paraissait chercher quelques choses dans les buissons.« Viens ici, sale familier »
Il se tut, restant béatement la bouche ouverte pendant de longues minutes si bien qu'un filet de bave se mit à pendre, signe d'intense réflexion.
« J'ai plein de fantôme de chacha pour toi, c'est ton met favori. »
Encore un instant de silence. Prions, mes frères pour le salut de l'intelligence iopesque.
« Allez viens, j'ai besoin de toi, déjà que les iops sont idiots, il ne faudrait pas en plus qu'on dise de nous que... »
Il se remit à baver, la phrase avait été trop longue pour son pauvre petit cerveau.
Mais le-dit familier n'était pas si méchant, ainsi il daigna sortir de sa cachette et se révéla être une magnifique dragoune rose.

Le dragonnet sut en la voyant, que c'était elle qui lui donnerait la puissance nécessaire à la création de son dofus. Il s'approcha de la dragoune et le lui proposa, discussion que nous allons pas rapporter ici bas. Ils se dirigèrent vers un buisson, et concentrèrent leur puissance sur la pierre orangée que le dragonnet avait découvert dans le sanctuaire des dragoeufs.
La pierre commença à ressembler à un dofus, mais elle oscillait encore entre sa forme d'origine et celle qu'elle devait devenir. La frustration, la volonté de réussir et la fierté du dragonnet lui permirent de puiser dans ses dernières réserves pour finaliser le dofus qui apparut enfin dans un pop presque incongru. Le dragonnet parut regarder le dofus sans le voir, avant de repartir l'abandonnant ici au milieu des ouassingues. La dragoune observa l'oeuf avant de décider de l'emporter pour le cacher dans le seul endroit qu'elle avait jamais connue. La cité d'Astrub. Elle le déposa au pied du maitre des alchimistes et s'en retourna auprès de son maitre si iopement intelligent.

La suite de l'histoire ne le précise qu'à demi mot mais l'alchimiste décida de dupliquer le dofus et tenta de le revendre aux pandawas qui décidèrent de récompenser les aventuriers qui détruisaient ce qu'ils considéraient comme un faux dofus.

Et elle ne dit pas non plus que le dragonnet suite à cette aventure perdit bonnement tout courage et devint peureux se contentant de taper à distance, quand il ne les fuyait tout simplement pas, devenant ainsi source de nombreuses déceptions des osamodas qui faisaient appel à lui en combat.

« voilà, tu connais désormais l'histoire des dragonnets et du dofawa, le dofus des aventuriers. »
« C'était une histoire intéressante, Sire, dommage que vous ne trouviez plus grand monde pour vous écouter »
« Les aventuriers en veulent toujours plus de nos jours, et n'ont plus de temps pour entendre de vieux contes. Quand à toi, pour te remercier de cela, accepte un exemple de ce fameux dofus. »
« Je vous remercie »
« Je vais maintenant te laisser, il est grand temps que je regagnes Lyérel. J'ai une vie à construire, raconte cette histoire à d'autre pour que l'histoire ne se perde pas. »
« Merci »

La jeune osamodas sut en son cœur que le vieux xelor avait trouvé quelques part une vie meilleure mais que jamais il ne reviendrait pour rappeler aux aventuriers l'histoire de ce dofus. Elle observa d'un œil nouveau les deux compagnons qui marchaient à ses cotés et se remit en route pour vivre de nouvelles aventures.